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Reine Sakandé/Bénao : D’institutrice à spécialiste de la décentralisation

jeudi 16 février 2017, par Pascal YE

Dès son jeune âge, Reine Sakandé/Bénao nourrissait le rêve d’exercer le métier de journaliste. Mais, le destin en a décidé autrement, l’orientant vers l’éducation. Son amour pour les challenges et sa quête permanente de l’excellence vont cependant l’amener à allier terrains et bureaux.Communication, développement local, promotion de la solidarité et lutte contre les mutilations génitales féminines… elle embrassera plusieurs domaines, avec le même enthousiasme et le même engagement.Depuis décembre 2015, elle est députée à l’Assemblée nationale. Portrait !

Après l’école primaire dans son Bougnounou natal province du Ziro, puis le premier cycle du secondaire au CEG de Léo jusqu’en 3e où elle obtient le BEPC, Reine Bénao est orientée en seconde D’ au collège Joseph Moukassa de Koudougou. Mais, ne se sentant à l’aise dans cette série, elle cherche vainement une réorientation en A (il n’y avait pas de filière littéraire).Puis, se résout à continuer. Mais parallèlement, elle passe les concours de la fonction publique. Très vite, elle est admise au concours des enseignantes et se rend à Ouagadougou pour sa formation au Cours normal des jeunes filles. Elle enseignera dans plusieurs écoles primaires de Ouagadougou, de 1985 à 1996.

Puis, elle abandonne la craie pour l’administration.Elle servira comme attachée de presse au ministère chargé des Relations avec le Parlement de 1997 à 2001, et directrice de la communication et de la presse au ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (2001-2003). Après six ans comme communicatrice, Reine Sakandé/Bénao est nommée directrice de la Promotion de la solidarité nationale au ministère de l’Action sociale et de la Solidarité nationale. Poste qu’elle occupera jusqu’en 2005. « En 2003 où le ministère de l’action sociale cherchait une communication pour occuper le poste de directrice de la promotion de la solidarité nationale. La solidarité s’effritait et il fallait quelqu’un qui fait de la communication pour pouvoir dynamiser cette direction. C’est comme ça qu’en 2003, j’ai été nommée directrice de la promotion de la solidarité nationale. Et le premier mois de la solidarité nationale, c’est moi qui l’ai proposé », se souvient-elle.

Redynamiser la coopération décentralisée

Mais, dans le souci d’évoluer professionnellement, Reine Sakandé passe le concours des conseillers d’administration scolaire et universitaire en 2003. Ainsi, elle retourne à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM) pour une formation de deux ans. Elle sort major de sa promotion, en 2006.Faut-il le rappeler, après sa formation d’institutrice, elle s’était inscrite à l’université de Ouagadougou, en Linguistique où elle passera deux ans pour une formation avant d’arrêter.
A l’ENAM, son mémoire de fin de formation avait pour thème : « Rôle et place des femmes dans la mise en œuvre de la décentralisation au Burkina Faso : enjeux et perspectives ».

A sa sortie, elle est affectée au ministère de l’administration territoriale où elle passera plusieurs années. « Il y a le ministre Clément Sawadogo qui cherchait quelqu’un pour responsabiliser au niveau de la direction de la coopération décentralisée parce que cette direction était laissée à elle-même et il fallait quelqu’un pour le redynamiser. Donc, en 2007 j’ai été nommée à la tête de cette direction où j’ai officié jusqu’en 2011. On a essayé d’organiser les assises de la coopération décentralisée franco-burkinabè, ensuite on a relu les textes régissant les comités de jumelage. On en a fait un outil aux mains des maires. On a également relu les textes de la CONACOD(Commission nationale de la coopération décentralisée). Il y a pas mal de rencontres auxquelles j’ai eu à participer », explique-t-elle.Avec la mise en place du réseau des directeurs de la coopération décentralisée francophone, elle est portée à la tête de la structure.

En 2011 avec la création du ministère des réformes politiques, Reine Sakandé. Bénao est appelée pour faire valoir son expérience, en tant que chargée de mission. Deux ans plus tard, elle est appelée en ‘’pompier’’ pour redynamiser le Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision. Elle occupera le poste de secrétaire permanente du SP/CNLPE jusqu’à l’insurrection populaire. Avec l’avènement de la transition, elle est relevée de son poste. Elle retourne à son ministère d’origine (MATDS). C’est dans ‘’ce garage’’ qu’elle peaufine sa stratégie pour se faire élire comme députée à l’issue des élections législatives de novembre 2015 pour le compte du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), parti qu’elle a rejoint après l’insurrection populaire qui a conduit à la chute du régime Compaoré.

1ère adjointe au maire de Sig-Noghin pendant sept ans

Sur le plan politique, Reine Sakandé/Bénao a été conseillère municipale de l’arrondissement de Sig-Noghin de 2006 à 2013 avec en sus le poste de 1ère adjointe au maire. Arrivée en politique « par hasard » à la faveur de la révolution sankariste où elle fut responsable CDR du Cours normal des jeunes filles de Ouagadougou, elle militera plus tard à l’ODP/MT, puis au CDP avant d’atterrir au MPP en 2015 après l’insurrection populaire.

Au niveau du parlement, l’honorable Sakandé est membre de la commission Finances et budget (COMFIB), par ailleurs Coordonnatrice du Réseau des parlementaires burkinabè pour la promotion et la Protection des droits des Enfants (REPRODEN) ; présidente de la Commission Genre, promotion de la femme et protection sociale du parlement de la CEDEAO ; présidente du Groupe d’amitié Suède - Burkina Faso ; trésorière du Réseau des parlementaires burkinabè de lutte contre la corruption.
Au niveau associatif, elle préside le groupe national PGA (parliamentarians for global action). Elle est également membre de l’association « Ensemble contre la peine de mort », du réseau des parlementaires burkinabè pour la lutte contre la corruption et de plusieurs autres réseaux parlementaires dont le caucus genre. Elle est aussi Secrétaire national de SOS CIVISME/Burkina, administratrice de Global Local Action (GLF). Au niveau local, elle préside l’association Zany Betty (le bienfait n’est jamais perdu, en langue gourounsi).

Né en 1963, Reine Sakandé/Bénao est marié et mère de deux enfants. Elle est chevalier de l’ordre national depuis 2011.

Moussa Diallo
Ledeputemetre.net

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