La sécurité routière est un véritable casse-tête chinois pour les autorités du pays des hommes intègres. En effet, depuis plusieurs années les Burkinabè observent une certaine réticence au port du casque et les conséquences lors des accidents sont souvent désastreuses. Pour montrer aux parlementaires qu’il est plus que temps de saisir le taureau par les cornes, le ministre en charge des transports, Roland Somda fait parler les chiffres.
11 717 accidents avec 7 335 blessés et 471 tués en 2023
« Les données statistiques, des accidents de la circulation, établies par la Police et la Gendarmerie nationale, révèlent qu’en 2022, 24 686 cas d’accidents ont été enregistrés avec 1 150 tués et 15 384 blessés. Au premier semestre de l’année 2023, il est enregistré 11 717 accidents avec 7 335 blessés et 471 tués », a-t-il présenté.
Le ministre Roland Somda note que la fréquence et la gravité des accidents de la circulation sont beaucoup plus en hausse pour les utilisateurs de cyclomoteurs, vélomoteurs et motocyclettes. Ce constat, dit-il, est la résultante de plusieurs facteurs dont les principaux sont la croissance exponentielle du parc de véhicules en général, et en particulier des engins à deux roues motorisés dans les villes. À cela s’ajoutent le non-respect, du code de la route, observé chez les usagers, soit par méconnaissance, soit par incivisme ; mais aussi, le non port du casque, la conduite en état d’ébriété et sous l’effet de stupéfiants.
Le vendeur de cycles en infraction encourt une amende d’au plus 25 000 000 FCFA
La non application systématique des sanctions prévues en cas de contravention est également l’un des facteurs justifiant la croissance des accidents, selon Roland Somda. Ainsi, le ministre en charge des transports rappelle que le décret n°78/105/PRES/TPTU du 30 mars 1978 (révisé), a rendu obligatoire le port du casque pour tous les conducteurs de cyclomoteurs et vélomoteurs, ainsi que leurs passagers.
« En 2005, le gouvernement a pris le décret 2005-231/PRES/PM/MCPEA portant obligation d’intégrer le casque aux équipements d’accompagnement des véhicules motorisés à deux roues lors de la vente. En cas de refus, le vendeur s’expose à des sanctions allant de la peine d’amende de 1 000 000 à 25 000 000 de francs CFA, et une peine d’emprisonnement de deux mois à deux ans. Le contrevenant peut encourir l’une de ces deux peines », souligne Roland Somda.
Le port du casque est aussi obligatoire pour les tricycles et quadricycles en pleine croissance au Burkina Faso, et ce, depuis 2012, indique le ministre.
Vers l’intégration du port du casque dans le règlement intérieur des écoles
En vue d’atteindre les résultats escomptés, Roland Somda relèvent que son département travaille d’arrache-pied. « À travers notamment l’Office national de la sécurité routière en collaboration avec les autres départements ministériels, nous menons de multiples actions de promotion de la sécurité routière sur le territoire national. Ces actions consistent principalement à informer et sensibiliser les populations sur le code de la route et les conséquences de son non-respect, mais aussi à mener des contrôles suivis de sanctions », explique-t-il.
Quant à la subvention sollicitée auprès de l’État par les vendeurs de cycles, pour l’importation des casques, le ministre des transports a mentionné qu’elle était infondée. Car, soutient-il, « le prix de vente du cyclomoteur, librement fixé par les commerçants, inclut l’ensemble des dispositifs d’accompagnement dont le casque de protection ».
Le ministère des Transports s’est d’ores et déjà réjoui de l’intégration de l’enseignement du code de la route au sein des écoles. Il envisage également d’insérer dans le règlement intérieur des écoles, le port obligatoire du casque pour les prochaines années.
Hamed Nanéma
Lefaso.net