A la place Natou de Léo, ce 22 septembre 2016, c’était la mobilisation des grands jours. Les populations se sont fortement mobilisées pour assister à la cérémonie d’ouverture des 2e journées parlementaires du parti au pouvoir, le MPP. Malgré le soleil de plomb et la chaleur suffocante, elles ne voulaient pas se faire conter l’événement.
« Populations du Centre-Ouest ; en choisissant de tenir ici ses deuxièmes journées parlementaires, le groupe MPP entend marcher dans les sillons tracés par vos illustres fils dont l’intégrité, le sens de l’honneur, le courage et le refus de l’injustice ont nourri et entretenu les récents actes valeureux de notre peuple contre les velléités monarchistes et putschistes de politiciens aux placards et de militaires revanchards », a expliqué Alassane Bala Sakandé, le président du groupe parlementaire MPP. Il n’a pas manqué de rendre hommage à Norbert Zongo et Salifou Nébié, tous deux assassinés.
Un thème pertinent et d’actualité
Ces deuxièmes journées parlementaires de l’année 2016 du groupe MPP se tiennent sous le thème : « Problématique de l’Emploi, Enjeux et perspectives. Quelle contribution du groupe parlementaire MPP ? ». Tous les autres groupes parlementaires invités (UPC, CDP, PJRN, Burkindlim) ont répondu présent. Mieux, ils ont tous salué la pertinence du thème choisi par les députés membres du Mouvement du peuple pour le progrès. « En cette période post-insurrectionnelle et post-transitionnelle, l’emploi constitue encore la plus forte attente de la jeunesse. Le choix du thème de vos journées parlementaires est on ne peut plus pertinent et d’une importance capitale », a souligné Tini Bonzi du groupe UPC (Union pour le progrès et le changement).
Le représentant du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Yahaya Zoungrana, tout en saluant la pertinence du thème n’a pas manqué de rappeler que « l’emploi est devenu une denrée rare au Burkina. A la dernière session des concours, le ministère de la fonction publique a enregistré plus d’un million de candidatures pour seulement 12 300 postes à pourvoir ». C’est pourquoi, tous ont souhaité que ces quatre jours de réflexions aboutissent à des résolutions et recommandations fortes dont la mise en œuvre effective apportera une réponse significative à cette attente majeure de la jeunesse. Toute chose qui contribuera à désamorcer la tension sociale et favoriser la relance économique dans notre pays.
« Nous viendrons à bout de la massification du chômage ou nous échouerons »
Dans son allocution, le président du groupe parlementaire MPP, Alassane Bala Sakandé a exhorté tous les députés MPP en particulier et ceux de la majorité, en général, à faire corps avec l’exécutif pour l’atteinte des objectifs de la politique de l’emploi du chef de l’Etat. Car, prévient-il, « Nous viendrons à bout de la massification du chômage ou nous échouerons. Nous trouverons des réponses aux attentes de la jeunesse ou la jeunesse se chargera de nous répondre. Nous trouverons des emplois à la jeunesse ou nous trouverons la jeunesse sur notre route. La jeunesse aura du travail ou elle s’attroupera. Quand la jeunesse s’attroupe, elle s’insurge. Et quand elle s’insurge, ses dirigeants se dispersent hors du pays ».
Alassane Bala Sakandé et ses camarades ont dit leur soutien indéfectible au président du Faso et au gouvernement Paul KabaThiéba. Mais, il n’a pas manqué de préciser que soutien ne signifie aucunement être une caisse de résonnance de l’exécutif.« Qu’on s’entende bien. Si l’Assemblée nationale regarde dans la même direction que l’Exécutif, elle ne saurait en être la caisse de résonnance. Elle assumera sans marchandages ses missions constitutionnelles : voter la loi, consentir l’impôt et contrôler sans complaisance l’action gouvernementale », a-t-il martelé.
Citant le Président Thomas SANKARA, Alassane Sakandé a appelé le gouvernement à « libérer son génie créateur » pour venir à bout du chômage qui, selon lui, n’est pas une fatalité.
La cérémonie d’ouverture des 2e journées parlementaires avait tout d’un meeting de campagne politique. Les pics à l’adversaire n’ont pas manqué, les mots étaient même parfois assez durs. Le CDP, l’UPC, les autres partis de l’opposition et même les Organisations de la société civile en ont eu pour leur grade.
Moussa Diallo
Lefaso.net