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Assemblée nationale : Des députés dressent le bilan de la 2e session parlementaire de l’année 2016

vendredi 6 janvier 2017, par Pascal YE

La 2e session parlementaire de l’année 2016, encore appelée session budgétaire a clos ses travaux le 22 décembre dernier. Une dizaine de lois adoptées, une trentaine de questions orales adressées au gouvernement, une vingtaine de résolutions, les conclusions des travaux des deux commissions d’enquêtes parlementaires rendues publiques… Bref, les élus nationaux de la 7e législature n’ont pas chômé au cours du dernier trimestre de l’année écoulée. Après la fin de cette session, et à quelques jours de l’ouverture de la première session extraordinaire de cette législature, quelques députés dressent le bilan de leur première session budgétaire. Tous reconnaissent qu’elle a été très studieuse.

Reine Sakandé/Bénao, groupe parlementaire MPP : « Cette session budgétaire a été très rude »

Je fais partie de la commission Finances et budget et cette session appelée session budgétaire se penche surtout sur le budget de l’Etat. Donc, nous avons travaillé d’arrache-pied depuis le mois de septembre jusqu’à l’adoption du projet de loi de finances afin de permettre au gouvernement de pouvoir travailler. Cette session budgétaire a été très rude. Pour cette session budgétaire, c’est une satisfaction pour moi et pour l’ensemble des députés parce que, comme vous l’avez suivi, la loi de finances a été votée par près de 80% des députés.

Nous avons également voté un certain nombre de lois. Les travaux se sont déroulés dans une bonne ambiance, que ce soit en commissions, ou en plénières. C’est vrai que lorsque nous nous retrouvons en plénière, l’opposition est quelques fois appelée à voter abstention ou contre, mais dans les commissions, ça a été vraiment des débats détendus. Lorsqu’on se retrouve dans les commissions, on ne voit plus la part des députés de l’opposition et de la majorité, on est tous députés et on vise un objectif, celui de sortir un rapport positif, efficace qui puisse permettre à la plénière de voter la loi de finances. J’ai été très émerveillé par rapport à la participation de tous les députés en travaux de commissions.

Il y a également eu une trentaine de questions orales posées dont dix avec débat. J’en ai posé deux sur ces dix questions avec débat. Une trentaine de questions orales en une seule session ordinaire, je pense que c’est beaucoup. Les ministres interpelés ont eu la latitude de répondre aux questions de façon pertinente, claire et sans tabou. Ce qui a permis de nous informer nous députés, mais aussi toute l’opinion nationale sur des sujets bien précis, de comprendre le travail que le député peut faire.

Ladji Coulibaly, groupe parlementaire UPC : « Une session qui vaut son pesant d’or »

Cette session a été une session de travail assidu, de travail minutieux qui montre que l’Assemblée nationale est là pour travailler, mais surtout c’est une législature assez particulière et rien n’est permis en termes d’erreurs. Donc, personnellement, je suis très satisfait de cette session budgétaire qui vient de s’achever avec beaucoup de lois votées pour effectivement répondre aux attentes de la population.
Aussi bien sur le plan qualitatif que quantitatif, je suis satisfait du travail abattu au cours de cette session. De mon analyse personnelle, c’est une session qui vaut son pesant d’or.

Blaise Sawadogo, groupe parlementaire CDP : « On progresse quand bien même il y a beaucoup à faire encore »

La session a été très fructueuse dans la mesure où nous avons eu à nous pencher sur un certain nombre de lois qui participent d’un effort d’innovations et de régularisation de certaines situations pour cadrer avec la dynamique républicaine que nous avons enclenchée à partir des élections de 2015. C’est le cas de la loi se rapportant à l’armée par rapport à la réorganisation même de cette institution, en respectant de manière chronologique les différents processus de progression en son sein contrairement à ce que nous avions vécu. Cela est vraiment qualitatif démocratiquement parlant.

Il y a aussi d’autres lois se rapportant à la finance publique, qui participent d’un effort, d’une volonté d’assainissement des finances publiques notamment à travers une gestion plus vertueuse. Ainsi vu, on peut dire que cette session a été une session fructueuse en termes de lois qualitativement adoptées qui prennent en compte les aspirations du peuple burkinabè.

Aussi, à travers les deux enquêtes parlementaires, nous pensons que c’est un effort, une participation qualitative de l’Assemblée d’aller dans le sens d’une gouvernance plus vertueuse, qui intègre davantage les grandes préoccupations des populations. Maintenant, la balle est dans le camp du gouvernement pour la mise en œuvre des recommandations issues de ces différentes enquêtes parlementaires. Il y a aussi la loi de finances qui a été adoptée. A partir du moment où cette loi de finance est un instrument de mise en œuvre du programme du gouvernement, il va s’en dire qu’en tant qu’opposition, nous avons voté contre.

Au-delà du principe, nous disons qu’il y a un certain nombre de conditions à remplir pour que cette loi se traduise véritablement dans le mieux-être des populations, ce qui implique qu’il y ait davantage d’ouverture, qu’on se situe dans une dynamique de dialogue politique inclusive qui permette à tous les acteurs de la scène politique et des organisations de la société civile de se retrouver autour des grandes préoccupations de l’heure. Ce sont les questions de justice, de sécurité et la question globalement de réconciliation nationale qui va ramener la confiance entre Burkinabè et rassurer les investisseurs, nos partenaires aux plans régional et international pour permettre un retour vers le Burkina comme c’était dans le temps, voire mieux qu’auparavant.

La deuxième condition qui nous a amené à voter contre cette loi de finances, c’est que nous estimons qu’il ne suffit pas d’avoir de bonnes intentions, mais les conditions de mise en œuvre sont fondamentales et la nécessité d’établir un dialogue social sincère et franc pour poser les problèmes et s’accorder sur ce que l’Etat peut faire et ce dont il n’est pas capable, afin d’aller véritablement vers la relance économique tant souhaitée. Nous estimons que ces deux paramètres ne sont pas intégrés dans la perception globale de nos dirigeants actuels.

La session s’est bien déroulée, toutes les sensibilités se sont exprimées de bout en bout tant au niveau des commissions que des plénières. Donc, d’un point de vue d’avancée démocratique, on peut dire qu’on progresse quand bien même il y a beaucoup à faire encore.

Propos recueillis par Moussa Diallo
Lefaso.net

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