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Burkina /Gratuité des soins : Plus de 194 sur 225 milliards de FCFA payés aux formations sanitaires de 2016 à nos jours

mardi 13 juin 2023, par Jacques

L’Assemblée législative de la transition (ALT) s’est réunie, ce mardi 13 juin 2023, en séance plénière portant sur trois questions orales. Parmi elles, l’état de mise en œuvre de la politique de gratuité des soins pour les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes. La question orale est du député Basile Nana. C’est le ministre en charge de la santé, Robert Lucien Jean Claude Kargougou, qui s’est présenté pour y répondre.

Le ministre en charge de la santé, Robert Lucien Jean Claude Kargougou, a structuré sa réponse à cette question orale autour de trois points. Il s’est appesanti dans un premier temps sur l’état actuel de la politique de gratuité des soins au profit des enfants de moins de cinq ans, des femmes enceintes et allaitantes débutée depuis 2016. Ensuite, il s’est exprimé sur les mesures que le gouvernement compte apporter pour corriger les insuffisances liées aux ruptures de consommables et des médicaments constatées dans le cadre de cette gratuité. Enfin, Dr Kargougou est revenu sur les prévisions pour palier à court terme aux difficultés financières rencontrées par les comités de gestion des centres de santé.

Pour ce qui est de l’état actuel de la politique de gratuité des soins au profit des enfants de moins de cinq ans, des femmes enceintes et allaitantes débutée depuis 2016, Dr Kargougou a révélé que la mesure de gratuité est appliquée actuellement dans toutes les 2 328 formations sanitaires publiques fonctionnelles du Burkina Faso et dans 29 formations sanitaires privées. Les cibles concernées par cette mesure sont les femmes enceintes, en péri-partum, vivant avec une fistule obstétricale, celles de 25 à 55 ans pour le dépistage des lésions précancéreuses du col de l’utérus et l’examen physique des seins, les enfants de 0 à 5 ans et toute personne désirant une méthode contraceptive. Ces cibles constituent environ 30% de la population burkinabè, selon Dr Kargougou.

Acquis, financement et difficultés

Le financement de cette mesure de gratuité, a indiqué le ministre, est assuré par l’Etat et ses partenaires à travers le système du tiers payant, c’est-à-dire que l’Etat paie à la place du patient. Ainsi, de 2016 à fin mars 2023, l’Etat a payé exactement 194 milliards 551 millions 872 mille 324 francs CFA aux formations sanitaires contre une facture de 225 milliards 296 millions 904 mille 864 francs CFA, soit un taux de paiement des factures de 86,35%. Des arriérés de plus 30 milliards de francs CFA restent à être payés.

La mise en œuvre de la mesure de gratuité, à écouter Dr Kargougou, rencontre plusieurs difficultés. Ces entraves sont essentiellement les arriérés de paiement des factures, les ruptures de médicaments et les irrégularités relevées surtout dans les formations sanitaires lors des contrôles. Nonobstant ces difficultés, plusieurs acquis ont été engrangés. Puisque, a-t-il fait savoir, de 2016 à fin mars 2023, plus de 125 millions de prestations gratuites ont été offertes aux populations.

L’utilisation des services de santé a connu une augmentation avec le contact par habitant chez les moins de cinq ans qui est passé de 1,6 à environ 3 en 2022. En outre, il a mentionné que le taux des accouchements assistés est passé de 73% à 94% entre 2010 et 2021. A cela, on peut ajouter que la mesure de gratuité a contribué également à la réduction de la mortalité des femmes et des enfants de moins de 5 ans. En effet, de 2015 à 2021, le ratio de mortalité maternelle est passé de 330 à 223 décès pour 100 000 naissances vivantes et le taux de mortalité infanto-juvénile est passé de 81,7 à 48 décès pour 1000 naissances vivantes.

Des mesures pour corriger les insuffisances

Le gouvernement a entrepris des mesures conjoncturelles qui ont permis un financement direct à hauteur de plus de 14 milliards de francs CFA entre 2021 et 2022 au profit de la Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques (CAMEG) dans le but de réduire ²²es dettes et de favoriser la disponibilité des produits de santé dans les formations sanitaires. En sus, le ministère de la Santé et de l’hygiène publique a mis en place un cadre réunissant chaque mois, la CAMEG, les directions impliquées, les responsables de formations sanitaires pour le suivi des dettes de la CAMEG.

La digitalisation de la feuille de soins est aussi une solution envisagée par le gouvernement. Il y a aussi la mise en œuvre de la pharmacie hospitalière et la nécessité d’augmenter l’enveloppe financière de la mesure. Enfin, le ministre a souligné que l’arrimage de la gratuité des soins avec le régime d’assurance maladie universelle en cours de conception constitue une véritable opportunité pour garantir la pérennité du financement.

Pallier les difficultés rencontrées par les comités de gestion des centres de santé

A ce niveau, un suivi des flux financiers sera institué pour une meilleure gestion des formations sanitaires sur la base de la digitalisation, a informé le ministre en charge de la santé. Le contexte de l’insécurité faisant, certaines formations sanitaires ne sont plus fréquentées comme d’habitude et cela aussi impacte négativement les recettes directes. Des appuis ponctuels sont réalisés sous forme d’intrants et de matériel medico-techniques.

Dans la perspective des achats stratégiques, les CSPS, les CM et CMA des huit régions à fort défi sécuritaire pourront être accompagnés avec des subventions directes pour les aider à rehausser leur niveau de qualité des soins. « L’enveloppe prévue à cet effet est de 11,5 milliards francs CFA. Les discussions avec les partenaires financiers sont très avancées et dans les prochaines semaines, les formations sanitaires recevront leurs subventions directes d’au moins quatre millions de francs CFA par CMA, trois millions de francs CFA par CM et deux millions de francs CFA par CSPS », a-t-il rassuré.

Obissa Juste Mien
Lefaso.net

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