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Alitou Ido, président du Groupe parlementaire UPC : « Notre assemblée est mal gérée »

vendredi 3 février 2017, par Pascal YE

Au nom de la redevabilité, le groupe parlementaire UPC (Union pour le progrès et la changement) était face à la presse, le 02 février 2017. Il a dressé le bilan des activités menées au cours de la première année de la présente mandature, mais aussi présenté les membres de son nouveau bureau. S’ils se disent satisfaits des activités menées, les députés de l’UPC dénoncent néanmoins une mauvaise gestion du parlement, du point de vue managérial. Et ils pointent du doigt le président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo qui confondrait son rôle de président de parti à celui de président du parlement. Ils n’hésitent pas à le qualifier d’homme fort à la tête d’une institution qui n’en a pas besoin.

9 lois votées, 32 résolutions adoptées, plusieurs dizaines de questions orales et écrites adressées au gouvernement, dont neuf questions orales posées par les députés de l’UPC au cours de la 2e session parlementaire ordinaire de l’Assemblée nationale. Ainsi, le groupe UPC se dit satisfait de son travail au sein du parlement au cours de la première année de la première mandature post-insurrectionelle. Après avoir fait ce point, les parlementaires du parti du lion se sont focalisés sur le management de l’appareil législatif burkinabè. Et là, il y avait beaucoup à redire, à les suivre.

« Le plus rien ne sera comme avant » ne doit pas être un simple slogan, mais plutôt un comportement intériorisé par tout le peuple, dirigeants comme simple citoyen, lance d’entrée le président sortant du groupe parlementaire UPC, Alitou Ido. Puis, il enchaine en pointant du doigt la gestion actuelle du parlement par le président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo qu’il qualifie d’« homme fort aux commandes » du navire Assemblée nationale. « Une fois l’homme fort absent, alors toute l’institution est relaxe et est très à l’aise », confie-t-il pour expliquer à quel point l’occupant du perchoir est ‘’craint’’ par ses collaborateurs.

« Ecoutez-le sermonner l’exécutif et les parlementaires »

Puis, s’interrogeant si l’institution est gérée de manière optimale, dans une logique de construire une institution forte qui guidera le développement du Burkina, Alitou Ido que certains appellent le « président fouettard » du fait de ses critiques acerbes répond par la négative. « Du point de vue de la gestion managériale, notre assemblée est mal gérée », martèle-t-il.

A en croire Alitou Ido, l’Assemblée nationale est le « territoire incontesté » de Salifou Diallo qui confond à souhait ses deux fonctions : celle de président du MPP (Mouvement du peuple pour le progrès, parti au pouvoir, ndlr) et celle de président de l’Assemblée nationale. « Bonnes gens, écoutez-le du haut de sa tribune, sermonner et l’exécutif qu’il a lui-même participé à recruter, et les parlementaires avec des commentaires par endroits désobligeants », explique le président du groupe UPC.

2e et 3e vice-présidents : des postes cosmétiques

Parlant des postes de 2e et 3e vice-président de l’Assemblée nationale occupés par des députés de l’opposition, Alitou Ido estime que ces derniers ne jouent que « des rôles cosmétiques » à savoir ouvrir et fermer des ateliers et séminaires et représenter le président aux événements sociaux.

Pour une bonne gestion de l’Assemblée nationale, l’UPC appelle à une participation plus active des 2e et 3e vice-présidents du parlement qui sont issus de l’opposition ; à une entrée de l’opposition dans la questure. Faut-il le rappeler, les deux questeurs sont de la majorité. Elle appelle également l’opposition à diligenter une enquête parlementaire sur la gestion financière de l’Assemblée nationale. Car, explique-t-elle, si l’Assemblée nationale dissèque, analyse, rejette ou approuve les budgets de chaque ministère, c’est l’Assemblée elle-même qui analyse et approuve son propre budget, pour ne pas dire principalement la majorité.

« Sommes-nous dans une situation de bonne gouvernance ? De bonne imputabilité ? Assurément non ! », regrette-t-il, avant de proposer que le budget de l’Assemblée nationale soit étudié par sa composante qui n’est pas de la majorité, c’est-à-dire l’opposition parlementaire.Le budget du parlement burkinabè s’élève à 15,4 milliards de francs CFA, a rappelé l’honorable Ido. Une somme assez importante pour laisser sa gestion dans une certaine opacité.

Daouda Simboro, nouveau président du groupe parlementaire UPC

Après une année de mandature, l’Union pour le progrès et le changement a procédé au renouvellement de son groupe parlementaire. Les nouveaux membres ont été présentés au cours de cette conférence de presse. Exit donc Alitou Ido qui dit vouloir plus de temps pour s’occuper de ses patates dans la Sissili. Il cède son fauteuil à Daouda Simboro, élu de la province de la Kossi. Aussi, un nouveau poste de secrétaire chargé à l’information et à la communication a été créé et est occupé par Moussa Zerbo.

Ci-après la liste complète des membres du nouveau bureau du groupe parlementaire Union pour le Progrès et le Changement

  Président : SIMBORO Daouda
  1er Vice-Président : COULIBALY Ladji
  2ème Vice-président : ZOUMBARE/ZONGO Henriette
  Secrétaire à l’organisation
et à l’administration : ZAGRE Léonce

  Trésorier : ABGAS Armand
  Trésorier adjoint  : BONZI Tini
  Secrétaire chargé de l’information
et à la communication  : ZERBO Moussa

Moussa Diallo
Lefaso.net

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