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Groupe parlementaire CDP : « Nous voulons être une opposition constructive »

samedi 24 décembre 2016, par Pascal YE

Après la clôture de la 2e session parlementaire de l’année 2016, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) dresse le bilan de sa participation. Au cours d’une conférence de presse animée ce 23 décembre, le groupe parlementaire CDP a fait le point de l’apport de ses députés dans le cadre de leurs missions parlementaires. S’ils estiment avoir joué pleinement sa partition, Alfred Sanon et ses camarades dénoncent l’attitude du président de l’Assemblée nationale qui se substituerait parfois à l’exécutif, à travers des commentaires qui orientent le vote des députés. L’ancien parti au pouvoir entend être un « modèle » dans l’opposition.

Au cours de la 2e session ordinaire de l’Assemblée nationale qui a clos ses travaux le 22 décembre 2016, le groupe parlementaire a activement pris part au travail parlementaire, aussi bien en commissions qu’en séance plénière. Aussi, les députés ont mené diverses autres activités, notamment dans les parlements communautaires. Dénommée session budgétaire, elle s’est déroulé du 28 septembre au 22 décembre. Cette session a permis de voter la loi de finances pour l’exécution du budget de l’Etat, gestion 2017. Lors de ce vote, le groupe parlementaire CDP a voté « contre » pour des raisons politiques.

Les enquêtes parlementaires ont ciblé le CDP

C’est au cours de cette session parlementaire que, pour la première fois au Burkina, l’immunité parlementaire d’un député est levée, en l’occurrence Salifou Sawadogo, élu sous la bannière CDP. « Des cas se sont présentés lors des précédentes législatures, bien que les mis en cause soient de l’opposition, leur immunité n’a pas été levée », a rappelé Alfred Sanon, le président du groupe parlementaire CDP.

C’est également au cours de la session budgétaire que les commissions d’enquête parlementaire sur le foncier urbain et sur la gestion des titres miniers te la responsabilité sociale des entreprises minières ont restitué les résultats de leurs travaux, respectivement le 13 et le 25 octobre 2016. « Il faut noter sans détour que ces enquêtes parlementaires ont particulièrement ciblé les militants du CDP, car toutes les localités n’ont pas été couvertes et en plus, certains maires dont les gestions ont été décriées n’ont pas été cités », a regretté Alfred Sanon.

« Le président de l’Assemblée nationale se substitue à l’exécutif »

Le groupe parlementaire dit également observer de façon constante la tendance chez le président de l’Assemblée nationale de faire des commentaires sur les dossiers ou sujets inscrits à l’ordre du jour des sessions. « Si dans le principe, cela peut enrichir le débat lorsque ces commentaires ne sont pas orientés, nous déplorons le fait que très souvent, il se substitue à l’exécutif pour donner des réponses aux interpellations des députés, ce qui n’est pas de son rôle. D’ailleurs, certains de ses commentaires peuvent influencer le vote des députés sur les dossiers qui leur sont soumis, leur ôtant ainsi, tout esprit d’indépendance pour exprimer leurs votes », martèle Alfred Sanon. Avant de lancer : « Une fois de plus, notre groupe parlementaire souhaite que le président de l’Assemblée nationale reste dans son rôle de direction et de police des débats, tel que prescrit par les chapitres X et XI de notre règlement ».

Autre grief des élus CDP, c’est le non-respect du calendrier des réponses aux questions orales et questions écrites transmises au gouvernement. A les entendre, il y a des questions écrites qui n’ont pas encore reçu de réponses. Pourtant, le règlement de l’Assemblée nationale impose au gouvernement un délai maximum de 30 jours pour répondre à ces questions.

« Nous ne voulons pas être une opposition tube digestif »

Invité à se prononcer sur le bilan de l’un an du président du Faso, le groupe parlementaire n’a pas voulu y aller de manière frontal, estimant que l’heure n’est pas propice pour se jeter des flèches. « Le Burkina traverse une situation difficile et l’heure est à l’union, une union sacrée autour des difficultés que le pays connait en matière de sécurité. Quand des enfants de ce pays meurent, il n’y a pas place à la division, mais plutôt travailler pour rassembler les Burkinabè autour de l’essentiel. L’heure est à la réconciliation, à l’unité, à la recherche de la paix au nom du pays », a souligné l’honorable Michel Ouédraogo, responsable à la communication du parti. « Nous sommes une opposition responsable.

On ne se contente pas seulement de critiquer, nous faisons des propositions pour mieux aider à développer le pays », a-t-il précisé. Si les propositions de l’opposition sont prises en compte, Michel Ouédraogo estime qu’on devrait aboutir à « quelque chose de glorieux et plus adapté à la réalité et au développement de notre pays ».
Ainsi, selon les parlementaires du CDP, ce parti qui a géré le pouvoir d’Etat veut être un modèle dans l’opposition, en ne se contentant pas de la critique facile. « Si hier au pouvoir, nous avons été un parti modèle, nous voulons aujourd’hui dans l’opposition aussi être une référence », a confié Michel Ouédraogo.

« Nous ne voulons pas être une opposition tube digestif, nous ne voulons pas être une opposition qui crie parce qu’il faut crier, nous voulons être une opposition constructive, une opposition qui rassemble tous les Burkinabè parce qu’à la majorité, nous avons travaillé à rassembler le peuple burkinabè », a précisé l’honorable Ouédraogo.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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