Pendant une vingtaine de minutes, Roger Barro a dressé le bilan des financements mobilisés ces cinq dernières années. Ainsi, il ressort que le Burkina Faso a pu mobiliser au total 365 milliards de francs CFA, composés principalement de subventions et dons à travers plusieurs fenêtres de financement.
Au titre des fenêtres concernées, il y a en effet le Fonds de l’environnement mondial (FEM), un mécanisme financier international créé en 1991 finançant uniquement les coûts supplémentaires ou surcoûts des activités qui génèrent des effets positifs sur l’environnement mondial à titre gracieux ou dans les conditions libérales.
Le FEM est à sa 8e reconstitution qui couvre la période 2022-2026. Pour les cinq dernières années, le Burkina Faso a pu mobiliser les subventions de plus de 4 milliards de FCFA pour le financement additionnel du Projet Neer Tamba qui s’est achevé en 2022, plus de 5 milliards de FCFA pour le financement additionnel du projet Résilience des petits exploitants agricoles (RESI-2P) mis en œuvre et qui a démarré en 2023.
En plus de cela, il y a aussi le projet de l’initiative de la Grande muraille verte pour le Sahara et le Sahel financé à 6 milliards de FCFA et en instance de démarrage, ainsi que le projet Adaptation basée sur les écosystèmes (EBA -FEM) d’un coût de 4,75 milliards de FCFA, dont la clôture s’est faite en 2022.
Toujours concernant le FEM, il y a le Projet de promotion d’une assurance climatique indicielle pour les petits exploitants agricoles au Burkina Faso financé à 2, 45 milliards de FCFA pour 2020-2025 et le projet de Résilience climatique dans le bassin du Nakanbé (RECLIM) pour un montant de 2,5 milliards de FCFA. Ce, pour accroître la résilience des communautés du bassin du Nakanbé, en protégeant les vies et les moyens de subsistance contre les sécheresses et les inondations de 2022 à 2026.
A ces fonds s’ajoutent également le projet Gestion durable et intégrée du paysage des aires protégées du complexe Pô-Nazinga-Sissili (PONASI) à hauteur de 3,3 milliards de FCFA (2022-2027) et celui de la Gestion durable des paysages des zones arides du Burkina Faso connu sous l’appellation du projet DRYLANDS pour un montant de 4 milliards de FCFA (2021-2025), ainsi que la gestion durable des terres pour renforcer la cohésion sociale dans les zones arides d’un coût de 2,2 milliards de FCFA qui s’exécutera à partir de 2025.
La liste des financements n’est pas exhaustive. Outre les financements cités ci-dessus, il y a ceux des projets de promotion des systèmes alimentaires respectueux de la nature en cours de finalisation avec l’IUCN pour un montant de 6 milliards de FCFA (2025-2029), et « Améliorer la résilience climatique des systèmes de production agrosylvopastoraux au Burkina Faso d’un coût de près de 5 milliards de FCFA pour une durée de six ans.
Plusieurs autres ressources financières sous forme de subventions ont été mobilisées pour la mise en œuvre des projets habilitants. Au cours de la période, environ 5,8 milliards de FCFA ont été mobilisés pour plusieurs projets. Au nombre de ces projets, l’on retient par ailleurs la réalisation de l’inventaire national des gaz à effet de serre, l’élaboration de la quatrième communication nationale sur les changements climatiques et le rapport biennal sur la transparence climatique (2023-2025) financé à plus de 600 millions de FCFA et le soutien du projet « Réduire la pollution par les plastiques à usage unique dans le secteur de l’alimentation et des boissons (SUPiFB) par une approche d’économie circulaire dans les régions du Centre, du Centre-ouest et des Hauts-Bassins (Plastic IP) » à hauteur de 1, 6 milliards de FCFA.
En plus de ceux-ci, il y a le projet « Opérationnalisation du régime d’accès et de partage des avantages et des connaissances traditionnelles du protocole de Nagoya au Burkina Faso pour un montant de 1, 5 milliards de FCFA, la révision du référentiel national en matière de conservation des ressources biologiques de notre pays à savoir la Stratégie et le plan d’actions nationaux de la diversité biologique (SPANB) aligné avec le Cadre mondial de Kunming Montréal adopté lors de la COP 15 de la biodiversité tenue en 2022, à hauteur de 158 millions FCFA, etc.
Financements régionaux
Poursuivant son exposé, Roger Barro a rappelé qu’au cours des cinq dernières années, plus de 32 milliards de francs CFA ont pu être mobilisés au titre des projets régionaux. Il s’est agi notamment du projet d’intégration des mesures d’adaptation au changement climatique dans la gestion concertée du complexe W-Arly-Pendjari (ADAPT WAP) pour environ 6,35 milliards mis en œuvre par le Burkina Faso, le Niger et le Bénin. Il y a eu d’autres financements acquis et qui sont aussi régionaux. A ce titre, le ministre a aussi cité le projet intégration de la gestion des inondations et de la sècheresse et de l’alerte précoce pour l’adaptation au changement climatique dans le Bassin de la Volta mis en œuvre par l’Organisation météorologique mondiale et par l’ANAM au niveau national pour une durée de quatre ans (2019-2023). Ledit projet a été financé pour un montant de plus de 4 milliards de FCFA.
Outre cela, le pays bénéficie d’une allocation de plus de 12 milliards qui sera mobilisée à travers le mécanisme d’accréditation du FIE auprès de ce fonds qui est en cours.
Pour ce qui est du Fonds vert pour le climat (FVC), le ministre a rappelé que c’est le plus grand mécanisme financier de la Convention-Cadre des nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) mis en place en 2010. « Il est dédié à soutenir les pays en développement pour promouvoir un développement à faible émission de Gaz à effet de serre (GES) et résilient au changement climatique. Le FVC finance les projets et programmes d’adaptation et d’atténuation aux changements climatiques à travers plusieurs instruments financiers qui sont les subventions, les prêts, les garanties, les prises de participation, les paiements basés sur les résultats, etc. », a-t-il expliqué.
Tout en précisant que dans 08 domaines de résultats dont 04 en adaptation et 04 en atténuation, les financements du FVC sont compétitifs et sont accessibles à travers trois principales fenêtres et le Burkina a pu bénéficier actuellement de plus de 3 milliards de FCFA pour la mise en œuvre de 09 readiness programmes et plus de 91 milliards FCFA pour la mise en œuvre de 13 projets/programmes approuvés, dont 11 projets régionaux et 02 projets pays.
Les deux projets nationaux approuvés et en cours de mise en œuvre sont l’HYDROMET d’environ 14 milliards de FCFA et celui de l’électrification rurale YELEEN avec la BAD pour un montant de 33 milliards de FCFA
En ce qui concerne le Programme intégré de développement et d’adaptation au changement climatique dans le bassin du Niger (PIDACC/BN) d’un coût d’environ 9 milliards de FCFA à financements multiples dont celui du FVC représente 43% pour une période de 2019-2025.
Quant au Fonds d’investissement pour le climat qui s’élève à 35 milliards de FCFA en dons mobilisés pour la mise en œuvre du Programme d’investissement forestier (PIF) à travers quatre projets mis en œuvre au cours de la période 2014-2024 que sont le Projet de gestion décentralisée des forêts et espaces boisés (PGDFEB), le Projet de gestion participative des forêts classées pour la REDD+ (PGFC/REDD+), le Projet d’appui aux populations dépendantes de la forêt (PAPF/DGM) et le Projet d’appui au développement de l’anacarde dans le bassin de la Comoé pour la REDD+ (PADA/REDD+).
Pour la mise en œuvre du Projet de gestion durable des paysages communaux pour la REDD+ (PGPC/REDD+) pour la période 2023-2028 pour près75 milliards de FCFA. Ce financement est reparti en don de 41 100 000 000 FCFA et en prêt de 33 900 000 000 FCFA. Le PROGREEN qui est un fonds géré par la Banque mondiale contribue au financement à hauteur de près de 7 200 000 000 FCFA. Ce, grâce aux résultats concluants du PIF, a-t-il dit.
Au-delà de tous ces fonds, le Burkina Faso a entrepris d’autres initiatives pour la mobilisation de financements climatiques auprès de divers fonds, du secteur privé et sur les marchés carbones pour la mise en œuvre d’un vaste Programme de réduction des émissions dans le secteur AFAT (Agriculture, foresterie et autres affectation des terres) d’un montant près de 240 milliards de FCFA pour la période 2023-2033, a-t-il laissé entendre.
Yvette Zongo
Lefaso.net