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Situation sécuritaire : L’état d’urgence prorogé de six mois

vendredi 11 janvier 2019, par Jacques

Alassane Bala Sakandé, président de l’Assemblée nationale, a présidé, ce vendredi 11 janvier 2019, une plénière spéciale consacrée à l’adoption de la loi portant prorogation de l’état d’urgence. En présence du Garde des sceaux Réné Bagoro et de Fulgance Dandjinou, ministre de la Communication et des Relations avec le parlement, les 125 députés votants ont donné leur quitus pour la prorogation de six mois de l’état d’urgence dans quatorze provinces du Burkina.

L’état d’urgence est prorogé de six mois, à compter du 13 janvier 2019. C’est ce qui ressort de la plénière spéciale de ce 11 janvier 2019 à l’hémicycle burkinabè. En rappel, le gouvernement avait décrété, le 31 décembre 2018, l’état d’urgence dans quatorze provinces reparties dans six régions du pays, pour un délai de douze jours.

Pour la Commission des affaires générales, institutionnelles et des droits humains (CAGIDH), affectataire dudit dossier, « la prise de cette mesure est consécutive à la multiplication et à la gravité des attaques terroristes perpétrées sur le territoire national. » La prorogation de l’état d’urgence devrait permettre « d’assurer l’interruption de tout service de communication au public favorisant la commission d’actes de terrorisme ou en faisant l’apologie », soutient la commission.

Durant les six prochains mois, dans les provinces concernées, l’état d’urgence pourrait se manifester entre autres par l’interdiction de la circulation des personnes ou des véhicules dans les lieux et à des heures fixées, la perquisition dans des domiciles des citoyens à toute heure. Aussi seront interdites les publications et les réunions de nature à inciter ou à entretenir la radicalisation religieuse. Toutes ces actions se feront dans les limites de la loi.

« Nous sommes guerre »

Pour certains députés, l’état d’urgence devrait être étendu aux autres régions du pays. Pour justifier leur position, ils avancent entre autres les menaces imminentes et les possibilités de contagion des autres régions dans le futur. D’autres députés ont suggéré la possibilité de l’état de siège car, disent-ils, « nous sommes guerre ».

Répondant aux préoccupations des parlementaires, Bessolé Réné Bagoro, ministre de la Justice, a déclaré que « les mesures administratives prises en période d’état d’urgence sont susceptibles de saisine auprès des juridictions. » Pour lui, l’état d’urgence est consécutif à la nécessité du moment et il permet aux autorités d’avoir plus de pouvoir, alors que l’état de siège est décrété en période de guerre ou en période d’insurrection armée.

Par ailleurs, il a assuré aux députés que tout sera mis en œuvre pour doter les Forces de défense et de sécurité de moyens conséquents pour l’exercice de leurs missions.

Pour Alassane Bala Sakandé, « ce n’est pas l’état d’urgence qui va mettre fin aux attaques terroristes. Si on ne met pas les moyens à l’endroit des Forces de défense et de sécurité, l’état d’urgence n’est pas une baguette magique… ». Pour le patron du parlement, il est important de contrôler la communication.
« Nous sommes en période de guerre, il faut gérer la communication. Les images des forces de défense et de sécurité ne doivent pas circuler sur les réseaux sociaux. S’il y a des brebis galeuses au sein de l’armée, il faut les extirper », a-t-il conclu.

Edouard K. Samboé
samboeedouard@gmail.com
Lefaso.net

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